
En Guinée Bissau, le mandat du président de la République, Umaro Sissoco Embaló, expire normalement dans 3 semaines. Mais il refuse d’organiser des élections et dit vouloir rester au pouvoir jusqu’à l’entrée en fonction de son successeur. La Cour suprême du pays a fixé la fin officielle de son mandat au 4 septembre
Le chef de l’opposition, l’ancien Premier ministre Domingos Simoes Pereira, fixe la date de fin de mandat du président de la Guinée Bissau au 27 février prochain, car cette date correspond à celle de l’investiture d’ Umaro Sissoco Embaló il y a cinq ans.
“Effondrement démocratique et le chaos politique et institutionnel”
La Coalition PAI Terra Ranka a déclaré que, comme le pays est sans parlement, sans gouvernement « légitime » et, bientôt, sans président de la République, la Guinée-Bissau marche « irrémédiablement vers l’effondrement démocratique et le chaos politique et institutionnel ».
Dans une lettre datant du 4 février 2025 envoyée au représentant de la CEDEAO, la coalition politique PAI Terra qui avait remporté les dernières élections législatives du 4 juin 2023 avertit que le “refus” du président de la République, Umaro Sissoco Embaló, en convoquant les élections présidentielles et législatives, « malgré la fin de son mandat qui approche », aggrave la crise politique déjà profonde dans laquelle la Guinée-Bissau est plongée.
“Embalo est un pilier du système néocolonial”
Pour le député sénégalais et membre du parlement de la CEDEAO, Guy Marius Sagna, le mandat du président bissau-guinéen, Umaro Sissoco Embalo se terminera dans moins de 23 jours.
“Toujours pas de date de l’élection présidentielle. Où est notre CEDEAO qui a sanctionné Mali et Burkina Faso et voulait bombarder le Niger ? Elle dort car Embalo est un pilier du système néocolonial et parasitaire. Le président des États-Unis, un suprêmaciste blanc, menace l’Afrique du Sud et silence de l’Union Africaine et des autres pays africains”, a-t-il déploré dans une vidéo postée. “Les africains de Guinée-Bissau ont notre soutien dans leur lutte pour la démocratie. Et le silence de la CEDEAO est inacceptable et ne fait que confirmer ce que j ai dénoncé au parlement de la CEDEAO : la CEDEAO des chefs d’État en opposition à la CEDEAO des peuples”, a-t-il conclu.
Devant la presse de son pays, Umaro Sissoco Embaló avait déclaré le 11 sepembre dernier 2024 qu’il ne briguerait pas un second mandat présidentiel. Il avait même assuré que “ ce ne sera pas Nuno Nabiam, Domingos Simões Pereira ou Braima Camará qui me remplaceront à la présidence du pays. Ce sera quelqu’un d’autre. Parce que ce pays mérite mieux que nous.“